Accès Client

Mars Bleu : une formation pour une meilleure prévention

Prévenir pour mieux guérir ! Voilà le leitmotiv de Mars Bleu, cette campagne de prévention du cancer colorectal renouvelée chaque année par le ministère de la Santé et l’Institut National du Cancer. L’enjeu est de taille : avec plus de 43 000 nouveaux cas chaque année et plus de 17 000 décès, le cancer colorectal fait partie des cancers les plus fréquents et représente la deuxième cause de décès par cancer en France. Et même si près de 120 cas sont diagnostiqués chaque jour, il n’en demeure pas moins que le taux de participation au dépistage du cancer colorectal n’est que de 33% environ.

Ce faible pourcentage est d’autant plus dommageable que les cancers colorectaux détectés suffisamment tôt peuvent être guéris dans neuf cas sur dix.

Le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal prévoit ainsi la réalisation d’un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans à partir de 50 ans et jusqu’à 74 ans. Des kits de dépistage peuvent être délivrés par le médecin et quelques professionnels de santé dont les pharmaciens depuis le 7 mai 2022.

Ces derniers doivent néanmoins suivre une formation dédiée organisée par l’un des centres de dépistage de coordination des cancers au préalable. Une formation utile mais qu’il convient « de creuser », selon Philippe Minighetti, formateur CERP Rouen Formation. « Cette formation leur permet assurément de délivrer le kit de dépistage mais il faut voir plus loin. Par exemple, elle ne prépare pas au retour du patient dont le dépistage se serait avéré positif. Le pharmacien n’a pas forcément les outils pour cette prise en charge. Et parmi ceux qui ont fait cette formation, certains nous ont avoué en attendre bien davantage ».

« C’est pour cela que nous avons mis en place une formation sur la prévention de certains cancers à l’officine, dont le cancer colorectal, dans laquelle nous intégrons la question du dépistage et de la délivrance du kit. Nous faisons un large tour d’horizon du sujet en abordant l’épidémiologie, la pathologie en elle-même, les différents traitements et le matériel qui leur est dédié, etc ».

Au-delà de l’enjeu pur de santé publique, Philippe Minighetti rappelle tout l’intérêt qu’il y a pour les pharmaciens d’être correctement formés sur le sujet. « Cela les rend aptes à prendre en charge à 100% leurs patients, de devenir leur interlocuteur privilégié. Ils peuvent d’ailleurs leur proposer des entretiens individualisés pour encore mieux les accompagner. Et le retour des patients qui bénéficient d’un tel accompagnement a de quoi satisfaire tout professionnel de santé ».