Par Kareen Mazeau, Directrice marketing CERP Rouen, présidente CERP Rouen Formation
En quoi la présence des pharmacies sur les réseaux sociaux est-elle utile ?
La première raison tient au fait qu’il faut aller chercher les clients là où ils se trouvent. Et aujourd’hui, l’immense majorité des Français fréquentent les réseaux sociaux. Ces derniers offrent la possibilité la plus simple, la plus ludique et la plus efficace de toucher un maximum de personnes, sans jamais être intrusif puisque ce sont les utilisateurs qui déclenchent eux-mêmes l’échange.
Par ailleurs, les réseaux sociaux permettent des interactions très rapides qui instaurent un véritable dialogue. En traitant de sujets qui répondent aux besoins de leur patientèle et l’intéressent, les pharmaciens créent du lien. Il s’agit certes d’une relation virtuelle mais elle n’en demeure pas moins de proximité.
Tous les réseaux se valent-ils ? Doit-on être présent partout ?
Il existe plus de 700 plateformes de réseaux sociaux accessibles alors, bien évidemment, on ne va pas toutes les viser. En ce qui concerne la pharmacie, on peut rester très classique en misant prioritairement sur Facebook. Cela tombe bien puisqu’il s’agit du réseau le plus facile d’utilisation, surtout pour ceux qui débutent en la matière.
On peut néanmoins faire des ponts avec Instagram. En reliant les deux plateformes, on renforce sa communication car avec Instagram, on va toucher un public plus jeune. Si Facebook draine un large public de 18 à 75 ans, Instagram vise plutôt les 15-30 ans.
Publie-t-on les mêmes contenus sur les différents réseaux sociaux ?
Facebook et Instagram deviennent de plus en plus proches, même si le second demeure plus visuel. On peut aller au plus simple en mutualisant les publications même si l’on fera davantage attention à la qualité de ses images sur Instagram.
Existe-t-il des règles à suivre pour faire vivre ses réseaux et la communauté qui en naît ?
Bien sûr ! Quel que soit le réseau, il faut suivre un plan précis. Cela ne s’improvise pas. Une des règles d’or reste la fréquence des publications : trois par semaine reste un minimum. Par ailleurs, il faut alterner les formats pour ne pas publier toujours la même chose. Pour garder le rythme, je conseille de mettre en place un planning de publication. En assurant une régularité des publications et de la diversité, on crée un rituel et donc des habitudes pour la patientèle.
Et, plus important que tout, il faut absolument parler à la patientèle de ce qui l’intéresse. Pour l’intéresser, le pharmacien doit se mettre à la place du patient. Quand on change ainsi de costume, cela transforme complètement le prisme de vision et on trouve une multitude de sujets intéressants à publier. On peut même sortir du cadre en se lançant dans des sujets qui ne sont pas forcément en prise directe avec la pharmacie pour créer toujours plus d’interactions avec ses patients.
Qu’en est-il de la présence réelle des pharmaciens sur les réseaux sociaux ?
L’utilisation des réseaux sociaux par les pharmaciens ne s’est pas encore totalement démocratisée mais les choses s’accélèrent. Au-delà d’un surcroît de notoriété, les officinaux qui communiquent par ce biais renforcent d’autant leur image de professionnel de la santé et d’expert du médicament. Par ailleurs, cette présence numérique prépare l’avenir pour lequel on parle de télé-soin et de télé-pharmacie. Ceux qui auront constitué et animé une communauté seront prêts pour développer ces nouvelles missions.