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Bien négocier le virage domiciliaire

Par Guillaume Alexandre, directeur général d’Oxypharm

Le maintien et le retour à domicile sont-ils devenus des sujets essentiels ?

L’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Nous basculons dans une société de la longévité. En 2040, 10,6 millions de Français auront plus de 75 ans. Ce défi démographique se couple au souhait collectif de vieillir chez soi et dans de bonnes conditions.

Face à cette situation, le virage domiciliaire devient un véritable enjeu d’avenir. Le ministère des Solidarités et de la Santé ne s’y est pas trompé en dévoilant sa feuille de route 2021-2026 qui prévoit de relancer l’hospitalisation à domicile.

Par ailleurs, le contexte épidémique actuel a montré tout l’intérêt de la prise en charge à domicile. Celle des patients atteints par le Covid-19 sous oxygénothérapie avec monitoring à distance a permis de soulager des hôpitaux saturés.

Enfin, la prévention et l’accompagnement de la perte d’autonomie sera au cœur de la cinquième branche autonomie de la Sécurité Sociale.

Comment Oxypharm peut-elle aider les professionnels de santé à créer une expérience client ?

Oxypharm travaille à la fois pour le pharmacien et pour ses patients. Nous œuvrons afin d’accompagner et de sécuriser le parcours de chaque patient depuis la consultation jusqu’à son retour au domicile. En amont, l’équipe médico-technique met en avant les compétences du pharmacien auprès des prescripteurs dans le domaine de la prise en charge à domicile. Nous demeurons évidemment vigilants sur la qualité de notre référencement. Enfin, en termes d’agencement, nous proposons différents concepts merchandising autour du MAD ainsi qu’un catalogue confort et bien être.

Quels outils digitaux proposent Oxypharm pour répondre aux nouveaux défis du métier ?

Au sein de l’espace clients, la tablette Tomi présente notre référencement mais également des tests de diagnostic et dépistage. Le site Vitadomia donne accès au click and collect et nous allons déployer notre site B to B. Dans le cadre de la PPC nous travaillons avec Adel qui permet de suivre l’observance des patients et cet été, je l’espère, Pulse nous permettra d’élargir notre périmètre de suivi.

Comment la santé connectée simplifie-t-elle le suivi des patients ?

Les outils numériques permettent d’optimiser le suivi du patient. Il devient plus facile de recueillir des données comme l’observance, la tolérance, ainsi que toutes les mesures et constantes utiles. Le prescripteur peut vérifier ces données en temps réel.

Ces objets connectés favorisent également l’échange avec les professionnels de santé de proximité. Tous les intervenants ont accès au même niveau d’information en temps réel.

La situation sanitaire a-t-elle renforcé l’importance de l’utilisation des outils digitaux ?

C’est une certitude. Si nous prenons l’exemple de la télé consultation ou encore du télésuivi, nous en étions tout juste aux prémisses en 2019. La crise sanitaire a accéléré ce mouvement devenu légitime et naturel dans l’accompagnement du patient.

Désormais les prescripteurs ont à leur disposition de nombreux outils pour suivre leurs patients chroniques que ce soit pour le diabète, l’apnée du sommeil ou l’insuffisance respiratoire.

Quelles sont les grandes évolutions à venir dans le soin à domicile ?

Ce marché évolue rapidement. Les applications santé vont prendre encore plus d’importance. Il y aura à n’en point douter des opportunités pour la profession qui devra néanmoins rester vigilante à l’évolution souhaitée des HAD comme activité de soins à part entière ou bien encore à la création d’un service autonomie, le guichet unique qui regroupera les SAAD, les SSIAD et les SPASAAD. Quoiqu’il en soit, le pharmacien d’officine, jusqu’alors exclu des prises en charge, redevient un acteur incontournable du soin à domicile.