Par Joffrey Blondel, Directeur Finance et Gestion de l’officine d’Astera
Face aux difficultés de trésorerie à l’officine, des solutions existent. Certaines répondent à l’urgence de la crise sanitaire, d’autres sont plus structurelles comme le détaille Joffrey Blondel.
Quel est l’impact de la crise sanitaire sur la trésorerie des pharmacies ?
Toutes les officines sont touchées par la crise sanitaire néanmoins dans des proportions différentes. Selon les derniers chiffres émis par les experts-comptables, les pharmacies de quartiers ou rurales semblent maintenir leur chiffre d’affaires. Malgré le contexte difficile, les pharmacies ont réussi à ne pas augmenter leurs impayés ce qui est une bonne chose.
Les grandes pharmacies de centres commerciaux, de centre-ville, ou encore celles de la région parisienne ont souffert davantage car elles ont été directement impactées par le télétravail ou la disparition des touristes étrangers. Les mesures exceptionnelles mises en place par l’Etat en faveur de la trésorerie ont pour beaucoup porté leurs fruits.
Nous avons d’ailleurs largement fait écho à ces solutions. Les commerciaux de la Répartition et les conseillers financiers des agences CERP Rouen, comme les conseillers en développement officinal du réseau Les Pharmaciens Associés, n’ont cessé de faire connaitre les actions, outils et services auxquels les pharmaciens peuvent prétendre.
Quelles sont ces solutions ? Sont-elles encore d’actualité ?
Les pharmaciens ont bénéficié du report des cotisations sociales et des taxes, d’une franchise des remboursements d’emprunt sur six mois, de prêts garantis par l’Etat (PGE) et du chômage partiel. Par ailleurs, la Sécurité Sociale a mis en place une aide de quelques milliers d’euros.
Ces mesures aident vraiment à soulager la trésorerie et il est encore temps d’y recourir. Il demeure opportun pour les pharmacies qui enregistreraient des tensions sur leur trésorerie de solliciter, avec le conseil de leur expert-comptable, ces aides de l’Etat.
Quelles peuvent être les autres méthodes pour affermir sa trésorerie ?
On peut procéder à une restructuration des dettes bancaires. En négociant un allongement du remboursement des emprunts, les mensualités et la pression sur la trésorerie baissent. L’effet est mécanique.
Une autre solution consiste à travailler sur les leviers de rentabilité en dynamisant le chiffre d’affaires grâce à un nouveau marketing de l’offre et un nouveau merchandising. Il faut aussi s’intéresser à la marge en ajustant sa politique de prix en fonction de sa clientèle et de la concurrence.
On doit également rester attentifs aux stocks et au crédit client, deux postes qui ne doivent pas mobiliser trop de trésorerie. On peut diminuer son stock sans dégrader sa performance. Nos conseillers en développement officinal du réseau Les Pharmaciens Associés accompagnent les pharmacies dans la rationalisation de leurs achats. Enfin, les créances des clients, comme les rétrocessions, demandent une stricte attention. Il faut une grande discipline au comptoir pour éviter de laisser traîner trop de remboursements car ces retards impactent la trésorerie.
Quoi qu’il en soit, la mise en œuvre de ces diverses solutions nécessite au préalable une analyse d’un conseiller financier CERP Rouen, en synergie avec l’expert-comptable, car toutes les situations sont différentes.