Par Carine Le Moal, conseillère merchandising Astera
Après avoir conquis les épiceries et les grandes surfaces, le vrac a franchi la porte des pharmacies. Quels types de produits sont aujourd’hui concernés ? Sous quelles formes les vend-on ?
Les premiers produits à avoir été vendus en officine ont été les tisanes. C’était l’essence même du métier que de vendre des plantes en vrac. On peut se souvenir aussi des eaux de cologne en bonbonnes.
Ces dernières années, de nouveaux produits ont fait leur apparition dont les produits d’hygiène. Les pharmaciens proposent notamment des gels lavants et des shampoings vendus dans des contenants rechargeables mis à la disposition par l’officine.
Quels avantages représente le vrac pour les clients et pour les pharmaciens ?
Le vrac permet de limiter l’impact environnemental de chaque produit en supprimant les contenants ou en permettant leur réutilisation. Le vrac permet également d’acheter les justes quantités, sans gaspillage.
En proposant du vrac, le pharmacien affiche clairement sa sensibilité à l’environnement et à une consommation plus raisonnée. Les clients y sont de plus en plus sensibles.
Par ailleurs, le vrac est un élément de fidélisation. La patientèle prend vite l’habitude de se réapprovisionner au magasin initial.
Les patients sont-ils en demande de ce type de service ?
Si l’on considère le développement du vrac dans les réseaux de distribution spécialisés, on ne peut que constater l’élan des consommateurs dans ce domaine. Toutefois, l’élan du pharmacien sera capital pour développer le marché.
Il est évident également que tous les clients n’ont pas la même sensibilité au critère environnemental. On prendra bien soin de cibler sa clientèle.
Les pharmaciens sont-ils prêts à suivre le mouvement ?
Pour le moment, nous n’en sommes qu’aux prémices. Le vrac demeure encore marginal dans les pharmacies bien qu’il complète efficacement l’offre du pharmacien dans ses propositions de gammes bio.
Quels sont les freins au développement du vrac en officine ?
Les pharmacies manquent parfois de place pour mettre en place un système de vrac même si certains laboratoires ont déjà développé des présentoirs avec une faible emprise au sol. Beaucoup de pharmaciens craignent par ailleurs de ne pas maîtriser la distribution de ces produits. Des “débordements” sont toujours possibles que ce soit avec des clients maladroits ou des enfants joueurs. Pour éviter tout souci, cette distribution se doit d’être assistée par un salarié.
Quelles sont les offres Astera en la matière ?
Le service merchandising Astera propose une sélection de gammes aux pharmaciens en fonction de leur positionnement. Nous menons avec eux une réflexion sur la mise en place d’une implantation stratégique, très souvent en zone chaude. Nous les accompagnons également dans leur communication afin de mettre en avant cette méthode de distribution qui représente aujourd’hui un véritable avantage concurrentiel.
Pourrait-on imaginer appliquer ce modèle au médicament ?
La question mérite d’être posée. L’intention est louable de vouloir éviter le gaspillage que tout le monde connaît. Toutefois, la mise en place d’un tel système de distribution demanderait la levée d’une quantité importante de freins juridiques afin d’assurer une traçabilité et la sécurité de la délivrance. Nous n’en sommes pas encore là mais le contexte actuel doit néanmoins nous pousser à réfléchir dans ce sens.