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L’aromathérapie en officine

Par Béatrice Derette Vielle, Conseillère merchandising Astera

L’aromathérapie s’est-elle installée durablement dans les pharmacies ? Le secteur est-il en croissance ?

Le marché de l’aromathérapie pèse 173 millions d’euros. Il a pris toute sa place dans les pharmacies aujourd’hui. Son succès n’est plus à démontrer même s’il a connu une décroissance l’an passé en raison de la crise de la Covid. Les mesures sanitaires ainsi que les confinements successifs ont fait radicalement baisser le nombre de pathologies hivernales et donc l’usage de l’aromathérapie qui couvre justement une large partie de la sphère ORL.

Mais si l’on affine l’analyse, on s’aperçoit que certains segments s’en sont plutôt bien sortis. Les eaux florales, les brumisateurs ou bien encore les hydrolats ont largement séduit les consommateurs.

La baisse constatée l’an dernier n’est finalement que tendancielle à l’officine qui demeure un lieu privilégié pour l’aromathérapie.

Sur quoi se fonde le succès de l’aromathérapie ?

Sa diversité joue en sa faveur. En effet, l’aromathérapie ne se résume pas aux huiles essentielles. On parle aussi d’élixirs, d’eaux florales, de baumes ou bien encore de gels. Cette variété répond aux différents besoins des clients, notamment en termes de “bobologie”. Le consommateur a de plus en plus tendance à se détourner de l’allopathie et à lui préférer la naturalité de l’aromathérapie pour soigner les maux du quotidien.

Le marché surfe également sur la mode du “Do it yourself” comme sur la tendance vers le moins de déchet. 

Les officines ne sont pas les seuls acteurs du marché. Qu’est-ce qui distingue les pharmaciens de leurs concurrents ?

Le conseil ! L’aromathérapie est un marché de conseil où un spécialiste comme le pharmacien a toute sa place. Il ne faut pas oublier que cette médecine douce n’est pas sans danger pour le profane. Il existe de nombreuses contre-indications notamment pour les femmes enceintes et les enfants mais aussi sur les modes d’administration.

Beaucoup de personnes pensent maîtriser le sujet et pouvoir se soigner seul mais, sans les conseils d’un spécialiste, les risques existent.

Pour assurer ce conseil, les officinaux et leurs équipes doivent-ils se former ?

C’est primordial ! Les pharmaciens font face à des consommateurs très avertis, qui se documentent beaucoup et qui vont donc challenger son conseil. Il est indispensable que les équipes soient bien formées afin de ne jamais être mises en difficulté par un client. Évidemment, une seule formation ne suffit pas. Il faut sans cesse remettre à jour ses connaissances du marché.

Comment assurer la promotion de l’aromathérapie et développer ce secteur à l’officine ?

Jusqu’à encore récemment, on exposait les huiles essentielles par ordre alphabétique. Il faut perdre cette habitude et sortir les produits des rayons afin de les mettre en scène, notamment sur des tables d’expériences. On branche un diffuseur, on expose des ardoises avec des recettes simples… Il faut tout théâtraliser, créer des “shop in shop”. L’enseigne Santalis du réseau Les Pharmaciens Associés permet ainsi de déployer des outils liés à la naturalité, qui répondent à la demande des consommateurs en la matière.